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L’art de créer avec ce qu’on a

Dernière mise à jour : 8 janv.


Quand je suis arrivée à Montréal pour mon séjour hivernal habituel, j’ai pris une décision : cette fois, je n’achèterai pas de matériel d’art. Pas de nouveaux pinceaux, pas d’ensembles de marqueurs ni d’aquarelles. Depuis mes débuts en illustration, j’ai accumulé compulsivement du matériel d’art, avec cette impression que chaque achat était essentiel à ma créativité.


Je n’aime pas me sentir encombrée et j’essaie d’éviter d’acheter trop de choses, même si j’adore les vêtements, les chaussures… et que, si mes parents lisent ceci, ils me rappelleront sans doute le nombre de manteaux que je possède. Mais quand il s’agit de matériel d’art, c’est une autre histoire. Les excuses sont trop parfaites : c’est mon métier ! Mes dépenses sont des investissements. Il faut bien que j’explore de nouveaux médiums !





L’illusion des outils parfaits


C’est une forme de procrastination mêlée à de la pensée magique. Cette idée rassurante et piégeante qui donne une excuse pour repousser le moment de commencer : « Lorsque j’aurai X, alors je pourrai créer quelque chose d’extraordinaire. »

Et pourtant, même si de nouveaux matériaux peuvent être stimulants au début, les idées naissent du temps passé à pratiquer, à explorer et à se tromper.



Dessin aux marqueurs représentant un guépard et une femme sur une nappe bleue sur un fond de jungle luxuriante


Créer, c’est jouer


Il faut que le processus soit ludique pour que j’aime ce que je crée. À un moment, la pression est devenue trop grande. Créer est devenu mon métier, et avec ça, une part de spontanéité s’est perdue. J’ai voulu compenser en accumulant des outils pour être meilleure et développer ma créativité.


Chaque fois que je déballe un nouveau matériel, j’ai un bref moment d’excitation, comme un retour au jeu. Au fil des ans et des fluctuations de ma carrière d’illustratrice, il est devenu difficile de « jouer » au dessin, comme je le faisais autrefois. C’est un état d’esprit que j’aimerais rapprivoiser en explorant autrement.



Petit carnet ouvert sur l'illustration d'une lune bleue et légende "Petit Carnet d'Isabelle Feliu"


Explorer autrement


J’adore découvrir de nouveaux matériaux, et je veux continuer à le faire. Mais cette année, j’aimerais explorer différemment : stratégiquement, consciemment, pas impulsivement.


Je veux surtout faire avec ce que j’ai déjà; des pastels secs que Pierre Boncompain m’a inspirés à acheter et auxquels j’ai à peine touché. Ces huiles qui finissent toujours par m’intimider et que je remets vite dans leurs boîtes. Peindre les murs de mon appartement montréalais. 







Un nouveau standard pour 2025


Pour moi, la création est avant tout une aventure personnelle avec son monde intérieur. Il n’y a pas d’astuces : c’est une question de curiosité et de temps passé à essayer. Le chemin n’est jamais vraiment facilité par de nouveaux matériaux ou quelconque pensée magique. C’est plus difficile, mais d’une certaine façon, plus accessible qu’on ne se l’imagine. Ça ne demande rien de plus que ce qu’on a déjà sous la main.


Isabelle Feliu qui peint un vase de tulipes bleues sur son mur

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